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Le réseau Kandjar
21 août 2006

Roman: Les princes d'arcadia Chapitre 3

Chapitre 3

Les trois assassins

La puissante cité de Caligos apparaissait aux yeux de Kandjar.

Tout de noir vêtu, il galopait sous le clair de lune.

Il ne fallait pas qu’il s’approche trop près de la ville, pour cela, il laissa son cheval à l’orée de la forêt alentours, il devait être prudent.

Il y a trois jours, il avait enfin réglé son compte à Cerber, maintenant c’était Bathor, oh oui ! Bathor !

Kandjar n’avait certainement pas oublié ses tortionnaires lorsqu’il avait été emprisonné à Abranax avec Larme et Sulanuth. Kandjar se souvint de son arrivée, de sa capture, de ses amis assassinés. Il ouvrit son médaillon, celui-ci contenait le portrait d’une femme.

- Pour toi ! Pensa t’il.

Discrètement, il s’avança vers les murs de la cité, les vêtements que lui avait donné le maître lui permettant de rester caché dans la nuit. Grâce au maître, il avait pu s’échapper avec Sul et Larme, et c’était lui qui leur avait fourni des armes, ils s’étaient entraînés dur.

Chaque soir, Bathor, Cerber et Axaphat venaient le torturer pour qu’il dise où se cachait Loup Gris. Kandjar et ses amis ne savaient pas où il se cachait, ils ne le connaissaient même pas. Mais maintenant c’était différent, tous  trois ils allaient se venger de leurs bourreaux.

Larme, elle, arrivait près de  la cité de Elazael. Il était tard dans la nuit, elle entendait la vie nocturne des Alectorius, des rires, de la musique. Ce peuple était un peuple de joyeux fêtards, mais de très bons agriculteurs. Le maître lui avait fourni une belle robe, ainsi elle pourrait se faire passer pour une danseuse. « Les Alectorius sont naïfs » pensa t’elle. Larme n’avait qu’une obsession :  Lost Soul. Chaque pensée pour lui lui faisait se souvenir des coups de fouet donnés quand elle était à Abranax avec Sulanuth et Kandjar. Oh comme elle allait lui faire payer à cette pourriture de Lost Soul,  lui faire payer chaque larme qu’elle avait versé quand celui ci lui infligeait le fouet  pour qu’elle dénonce un certain Loup Gris. Ah oui, lui aussi, si elle le rencontrait un jour, payerait  toute cette souffrance causée par sa faute.

La belle cité d’Oxalite se dessinait sous les yeux de Sulanuth, il devait rencontrer ici l’un des disciples du maître. Il devait le retrouver à la taverne de la fleur de lys.

La pénombre englobait la cité fleurie de Théo-Aphrodite, princesse de  la contrée, et cela donnait à Oxalite une allure de cité intemporelle, ville immortelle d’art et de culture. Sulanuth caressait la bourse que Larme avait dérobé à Cyrus. Le maître avait dit qu’il allait devenir gênant, pas de témoin avait-il dit. C’est ce dont ils s'occupèrent pendant que Kandjar réglait le compte de Cerber. Avec cet or, il allait avoir les plans de la cité suspendue d’Artagnac, château de la reine Zelda. La reine, lui et ses amis s'en moquaient, le plus important c’étaient les princes et Axaphat. Car lui et ses sbires avaient tué Touramès, Maell.

Sul par moment était en proie aux souvenirs,

la Belgique

,

la Suisse

, mais tout cela, c’était avant…

Avant que Kandjar mène cette expédition. Sulanuth se rappellait de la grotte dans laquelle ils étaient entrés, puis l’éclair à l’extérieur, le vent chaud, l’éboulement. Tout s’était accéléré, jusqu'à cette chute interminable pour arriver dans ce monde inconnu. Que leur était il arrivé ?

Sulanuth repensa encore à l’arrivée de ces chevaux, de la panique, du décès de Touramès, de la fuite de Wynn et des deux autres femmes. Comment s’appelaient elles déjà ? Puis leurs captures, les geôles d’Abranax, les tortures et enfin le maître, celui qui avait le visage masqué, mais celui qui les aida à sortir de ce trou.

Sulanuth entra fièrement dans la cité, à l’entrée un garde lui demanda de déposer son arme. Il lui donna son épée, et enfin entra dans la fameuse citée d’Oxalite, ville aux multiples secrets. Cette ville allait lui plaire...

Kandjar escaladait les murs de Caligos.

Par le passé il faisait peu de sport, préférant la culture intellectuelle à la culture physique, mais depuis son passage à Abranax, il s’était transformé en véritable dur à cuire. Avec les disciples du maître, il avait appris à devenir un redoutable guerrier. Kandjar grimpait les derniers mètres restant, il devait être discret, il arrivait enfin sur le chemin de ronde. Les gardes ne l’avait même pas remarqué. Discrètement, il descendit dans la ville, le maître lui avait fournit les plans. Kandjar savait où il se trouvait et où il allait.

Larme n’eut aucun mal à entrer dans la cité Alectorienne, les gardes pensant qu’elle faisait parti des nombreuses troupes de danseurs qui venaient dans la cité. Son apparence avait été à son avantage une fois de plus…

La ville était animée, on entendait des rires, des chants dans les rues. Les maisons de bois augmentait l' atmosphère de bien être qui régnait dans cette population joyeuse. Le vin, la bière coulaient à flot dans les tavernes, c’était une ville de bons vivants, mais cela écoeurait Larme, elle qui avait été traitée de la pire façon par leur dirigeant. Elle haïssait ses gens.

Notre belle mercenaire gambadait dans les rues, essayant de rejoindre la grande demeure du Seigneur Lost Soul. Elle arriva avec une facilité déconcertante à se faire remarquer sans que l’on s’inquiète de sa présence. En profitant, elle longea la grande demeure et y pénétra par une fenêtre laissée ouverte.

Sulanuth était émerveillé, s’attardant pour regarder les nombreux bâtiments que cette cité possédait. Il trouva finalement la taverne de la fleur de Lys, une serveuse l’y accueillit et le guida vers une table où on lui servit un repas succulent. Tout était raffiné ici, le vin était un véritable nectar, il se sentait un peu comme chez lui. Une fois son repas fini, il resta attablé, une bouteille d’hydromel posée devant lui. C'était délicieux et cela glissait à merveille dans son gosier.

- Sul, je présume ?

Une voix interrompit ses pensées.

- Vous devez être celui que l’on appelle le « corbeau blanc » ?

- Mon nom importe peu, on m’a dit que vous aimiez les plans de châteaux...

- Et moi je me suis laissé entendre que vous aimiez l’or, cher corbeau.

Sulanuth glissa une bourse d’or au mystérieux « corbeau », celui ci lui donna une lourde enveloppe de parchemin.

- Vous prendrez bien un verre ? Demanda Sul.

Sulanuth lui servit un verre et ils trinquèrent. Le mystérieux homme le vida d’un trait et prit congé.

- Je dois vous laisser, j’ai d’autres affaires en cours. Ce fut un plaisir, notre ami commun m’avait dit que vous étiez une personne digne de confiance. Transmettez lui mes amitiés !

- Je n’y manquerais pas ! Répondit Sulanuth en souriant.

L’homme quitta la taverne et commença à s’enfoncer dans les rues désertes. Il avait terriblement chaud, des gouttelettes de sueur tombaient sur son front, sa vision se troublait... Il ne vit pas que Sulanuth le suivait. L’homme tituba, puis s’effondra, empoisonné. Il était trop faible. La dernière chose qu’il vit, c’est le visage de Sulanuth, lui déclarant :

- C’est un véritable plaisir de faire affaire avec vous !

Sulanuth reprit la bourse et s’enfonça dans la ville, en direction de la sortie.

La pièce était sale, une puanteur terrible régnait ici, cela devait être du aux restes de nourriture qui s'entassaient sur la table. Larme pensa qu’il devait s’agir d’une salle de repos pour les gardes. Elle entrouvrit la porte qui donnait sur le hall, celui ci était vide. Elle gravit ensuite les escaliers, le maître leur ayant fourni toutes les indications nécessaires, Larme savait que la chambre de Lost soul se trouvait au premier étage. Le corridor était sombre, le plancher craquait sous ses pieds, elle devait être prudente. Au fond du couloir, elle distinguait la silhouette d’un garde. Larme prit son fouet qu’elle avait dissimulé sous sa robe. Le fouet claqua une fois, entourant la gorge du malheureux qui n’eut pas le temps de se débattre, elle fondit sur lui et lui brisa la nuque.

Larme ne regarda même pas le garde, elle devait faire vite. Elle ouvrit la porte qui donnait sur une vaste chambre, au centre était posé un lit, un homme y dormait paisiblement. Elle reconnut son tortionnaire.

Lost soul se réveilla brusquement, il distingua une silhouette, une femme d’après son parfum, en train de  le bâillonner. Il tenta de se débattre mais elle lui asséna un sérieux coup de poing.

Larme alluma la chandelle posée à côté du lit. Lost soul reprenait ses esprits, il avait le regard terrifié. Larme l’avait attaché et un mouchoir dans sa bouche l’empêchait d’appeler à l’aide.

- Tu te souviens de moi au moins ? demanda Larme.

Le prince d’Alectorius lui fit signe que non.

- Dommage ! tu avais pourtant bien prit du plaisir à Abranax. Chaque soir je repense à chaque coup de fouet que tu m’a donné, et si je suis là ce soir, c’est pour te les rendre.

Le visage de Lost soul devint blême, oui maintenant il se souvenait, c’était il y a si longtemps...

Les quatre prisonniers, deux femmes et deux hommes, le royaume n’avait pas été construit à cette époque... Ils était quatre, mais l’une fut tuée par Axaphat. Lost Soul se rappelait, ceux ci juraient leur innocence, juraient qu’ils ne connaissaient pas Loup Gris, délirant à propos d’un autre monde d'où ils seraient venus. Ces prisonniers avaient été un véritable mystère car ils s’étaient évadés au nez et à la barbe de tous les gardes. Et dieu sait que la forteresse d’Abranax en compte des milliers.

Larme brandit son fouet, la lanière déchira la chemise de nuit du prince. Celui-ci poussa un cri étouffé. Les larmes coulaient sur leurs deux visages, un peu comme s' ils partageaient cette même souffrance... Larme donna un second coup de fouet, ce fut au troisième que le sang commença à couler. Elle hurla de rage et s’acharna tant sur le corps du prince que celui-ci perdit connaissance. Larme entendit les gardes qui avaient été alertés par son cri, elle paniqua. Elle s’approcha de la fenêtre. Utilisant son fouet comme une corde, elle s’accrocha à une branche d’arbre non loin et réussit à s’échapper dans la nuit.

La grande bâtisse du seigneur Bathor se trouvait à quelques mètres. Kandjar s’approchait lentement, les gardes Eons étant réputés comme étant de féroces soldats. Il en distinguait trois devant la porte d’entrée. Kandjar attendait tapi dans l’ombre, comme quand il avait opéré avec le seigneur Cerber. Deux des gardes tournaient le dos au troisième, c’était le bon moment. Kandjar sortit de son manteau une petite sarbacane, utilisant une fléchette préparée par Sulanuth qu' il souffla en direction du garde isolé. Celui-ci tomba raide mort immédiatement.

« Quel génie ce Sul » pensa t’il, « maintenant les deux autres gardes ». Il s’approcha à pas feutrés vers les deux gardes qui n’avaient pas encore vu le troisième adossé contre le mur, immobile et sans vie. Kandjar sortit ses deux  poignards et les leur planta brusquement dans la nuque. L’affaire des gardes étant réglée, après avoir dissimulé leurs corps, il entra dans la demeure du Seigneur des Lieux.

C’était une demeure de guerrier. Bathor s’était illustré dans les plus grandes batailles, et sa maison lui ressemblait, avec toutes ces armures décoratives, et ces diverses armes. Les indications qu'on lui avait données étaient précises. Il monta au premier étage où,  au fond du couloir, était posté un garde en faction à l’entrée des appartements du Prince Eon.

- Aznar ? Demanda le garde, c’est toi?

Kandjar avançait toujours.

- Aznar ? Redemanda le garde.

Il comprit que ce n’était pas Aznar mais n’eut pas le temps de crier, son agresseur ayant déjà lancé un couteau qui l’atteignit en pleine tête.

Kandjar entra dans la chambre princière, il alluma une bougie et réveilla le prince.

- Salut Bathor !

Le prince sortit de son sommeil, tout étonné de voir cet homme ici présent.

- Au revoir Bathor ! Déclara Kandjar en plantant l’un de ses poignards dans le ventre du prince.

Bathor vit son sang couler, il regarda, horrifié, le visage de son agresseur, celui ci avait le regard vide.

Son agresseur brandit son second poignard et ajouta :

- Ca, c’est pour Maell !

La force du coup décapita le prince Bathor. Kandjar s’essuya les mains et sortit de la grande demeure sans aucun problème. Puis il courut à travers les ruelles étroites de la cité, regagnant le chemin de ronde. Un garde cria :

- Halte là !

L’alerte fut déclenchée. Kandjar plongea dans les douves de la cité, l’eau était glacée. Il s’extirpa du liquide et avança vers la forêt. Il avait fait vite, les gardes le cherchaient encore dans les douves. Il regagna son cheval, et partit dans la nuit en direction des monts brumeux de l’est.

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Commentaires
P
Tu t'es lancé dans cette aventure, c'est extra. J'espère que tu vas continuer, je vais mettre ton blog en lien dans le mien, ça devrait amener des lecteurs intéressés par ton roman.<br /> A bientôt
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